Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l’océan.
Il est la beauté et la vie.
Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.

Quelqu’un à mon coté dit : « il est parti ».
Parti vers où ? Parti de mon regard c’est tout.
Son mât est toujours aussi haut,
Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.

Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et au moment où quelqu’un auprès de moi dit : « il est parti »,
Il y a en d’autres qui, le voyant poindre à l’horizon et venir vers eux,
S’exclament avec joie : le voilà ».

C’est cela la mort.
Il n’y a pas de morts,
il y a des vivants sur les deux rives.